La popularité croissante des jeux vidéo : comme une pandémie dans l’ombre
Avec désormais près de 2,5 milliards de joueurs dans le monde, les jeux vidéo sont devenus en quelques années une véritable obsession pour certains. Derrière le fun et l’apparente innocence, cette popularité cache une réalité plus sombre : l‘addiction aux jeux vidéo est désormais considérée comme une pandémie silencieuse.
Les mécanismes addictifs des jeux vidéo : pourquoi sommes-nous si accros ?
Jetons maintenant un regard plus précis sur les mécanismes psychologiques qui rendent ces jeux si addictifs. Un grand nombre de jeux vidéo modernes sont conçus pour être intrinsèquement addictifs. Ils utilisent des techniques de renforcement variable, où les récompenses ne sont pas prévisibles mais aléatoires, pour garder les joueurs accrochés.
De plus, ils tirent parti de notre besoin naturel de réalisation et d’amélioration. Les systèmes de niveau, les trophées, les objectifs, tout cela donne une sensation de progrès et de satisfaction qui nous pousse à revenir encore et encore. On est facilement happé par cet univers virtuel en oubliant la réalité.
Et puis, il y a le côté sociable des jeux en ligne. Jouer avec des amis, former des alliances, combattre des ennemis – cela peut fournir un sentiment d’appartenance très puissant. Dans certains cas, cela peut même compenser un manque de relations sociales dans la «réalité».
Vers une reconnaissance et une prise en charge des addictions aux jeux vidéo : où en sommes-nous ?
Devant l’ampleur du phénomène, l’addiction aux jeux vidéo a fait son entrée en juin 2018 dans la Classification internationale des maladies (CIM-11) de l’Organisation mondiale de la Santé. Cette reconnaissance a été un premier pas crucial vers une prise en charge plus effective des personnes souffrant de cet état.
Des dispositifs, tels que le numéro vert Joueurs Info Service ou des centres spécialisés, ont vu le jour en France pour aider les personnes concernées. Néanmoins, face à l’ampleur du phénomène, ces mesures peuvent sembler insuffisantes. Les professionnels de la santé mentale appellent à une prise de conscience collective de l’ampleur du problème, qui reste encore trop souvent minimisé ou ignoré.
En tant que citoyens, nous avons aussi un rôle à jouer pour aider ceux qui sont aux prises avec une addiction aux jeux vidéo. Observer les comportements de jeu de nos proches, encourager les pauses régulières et le jeu modéré, et soutenir ceux qui expriment une volonté de changer leurs habitudes peuvent tous faire une différence. La connaissance est le premier pas vers la lutte contre l’addiction aux jeux vidéo.
Selon la Fondation pour la Recherche en Alcoologie, en France, plus de 1 million de personnes seraient touchées par une addiction aux jeux vidéo. Un chiffre à mettre en perspective par rapport au nombre total de joueurs.